vendredi 8 mars 2013

Mémoires d'une aveugle - Anne Duguël




Pour ceux qui découvriraient ce nom d’auteur, sachez qu’Anne Duguël n’est autre que Gudule. Les éditions Rivière Blanche nous offrent un très riche aperçu des différentes nouvelles de l’auteure, depuis ses débuts jusqu’à des récits inédits.

"J'ai ouvert les yeux. Au-dessus de moi, le rayon de lune faisait scintiller la lame. Je ne l'ai pas sentie plonger dans ma gorge. Mais le grondement sourd d'Henri, en revanche, je l'ai perçu, malgré ses dents serrées.
— Tu ne seras jamais à un autre.
J'aurais voulu crier, me débattre ; je suis restée muette, poupée inerte entre ses bras."
Anne Duguël prend un plaisir sadique à martyriser ses personnages. Qu’il s’agisse de petites filles, de femmes ou de vieilles dames, nulle, si attachante soit elle, n’échappe au couperet. Et le sort des hommes n’est guère plus enviable : dès la première ligne, leur destin atroce est scellé. Bref, si vous avez l’âme sensible, n’ouvrez surtout pas ce livre!
L’auteure n’en est pas à son coup d’essai. Parmi les quelque trois cents ouvrages qu’elle a publiés, une bonne moitié dégouline de sang. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire pour la jeunesse et même d’être étudiée dans les écoles. Décidément, il n’y a plus de moralité !
Ce recueil de 43 nouvelles donc plusieurs inédites est préfacé par Michel Pagel et accompagné d'un entretien réalisé par Marc Bailly.


J’ai pris un énorme plaisir à redécouvrir Anne Duguël. Redécouvrir, parce qu’à la lecture de ce recueil, des bribes de souvenirs me sont revenus. Et après quelques recherches, je me suis aperçue que j’avais lu son recueil Le chien qui rit paru chez Denoël en 1995, quand j’étais ado. Et il se trouve que ce recueil reprend quelques nouvelles de ce dernier.

Le recueil comporte 43 nouvelles, certaines abordent les mêmes thèmes, mais toutes sont très différentes les unes des autres. Je ne vais pas toutes les détailler, cela serait bien trop long et bien inutile. Comme chaque nouvelle aborde des thèmes différents, il est difficile de vous dire que celle-ci est meilleure que telle autre. Elles ont toutes leur petit quelque chose, on y sent la touche d'Anne Duguël, et chaque nouvelle donne l'occasion d'apprécier le traitement réservé à ses personnages et à ses textes. Certaines vous dérangeront peut-être tandis que d’autres vous raviront. Ce que j’en retire pour ma part, ce n’est pas un coup de cœur pour certaines nouvelles mais bien un coup de cœur pour ce recueil ! J’ai juste eu un coup de cœur nostalgique pour « Nos braves soldats au front ».

Chaque lecteur y trouvera donc largement de quoi se sustenter, l’écriture d’Anne Duguël se lit avec une avidité sans relâche. Quelle que soit la nouvelle, il est difficile de la lâcher sans l’avoir finie. Le recueil se conclut sur un entretien très complet avec l'auteure.

Rivière Blanche nous propose donc ici un excellent recueil qui plaira aussi bien aux fans qu’à ceux qui souhaiteraient découvrir cette raconteuse d’histoire, telle qu’elle se décrit elle-même.

(Mon petit bémol vient de la couverture qui n’est, pour moi, pas assez représentative du recueil. Il y avait pourtant 43 nouvelles pour donner de l’inspiration...)




         




    Lecture faisant partie du JLNN :

  


Chronique précédemment paru chez Mythologica 

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