mercredi 9 avril 2014

Chroniques des Ombres de Pierre Bordage




Après la guerre nucléaire, une pollution mortifère a confiné la partie privilégiée de la population mondiale dans des mégapoles équipées de filtres purificateurs d'air. La plupart des capitales sont désormais regroupées en Cités Unifiées. NyLoPa, la plus importante et stable des CU, réunit New York, Londres et Paris et compte 114 millions d'habitants. Les citoyens sont équipés d'une puce d'identité et la sécurité est assurée par une armée suréquipée qui fait office de police, les fouineurs, sorte de super détectives, un corps spécial composé d'individus sélectionnés pour leurs capacités analytiques.
Dans ce monde en survie à l'équilibre plus que précaire, des centaines de meurtres sont soudain perpétrés, dans toutes les villes et en quelques minutes, par d'invisibles assassins. On soupçonne une secte d'en être à l'origine, mais l'enquête menée par les fouineurs va les plonger dans un enchevêtrement de complots et de luttes de pouvoir, tandis que les Ombres continuent de frapper de plus belle.
Remontant la piste, les fouineurs vont être entraînés hors des cités, dans le 'pays vague', à l'extérieur du monde civilisé, le lieu inconnu de tous les dangers... 

Je le confesse, c'est la première fois que je lis un roman de Pierre Bordage. Je n'ai pas grand chose à dire quant à l'écriture. Une plume immersive et dynamique, que l'on doit beaucoup au fait que ce roman est d'abord paru en plusieurs épisodes. Ce qu'explique Ici Pierre Bordage lors d'une interview de Jérome Vincent pour ActuSF.

« L'homme ordinaire est un ange déchu, la graine du mal semée par le diable. De l'homme ordinaire, la Terre n'a rien de bon à attendre. il est donc necessaire, pour le bien de la Terre, du système solaire, de toute la galaxie, d'arracher cette ivraie qu'on appelle l'homme avant qu'elle n'ait envahi tout l'univers. La fin des Temps »

Pour la genèse de ce livre je vous conseille d'ailleurs de vous informer sur la page Wikipédia qui lui est dédiée. Bref sur la forme, rien à dire, la lecture s'avère même être addictive ce qui est presque fondamentale pour ce pavé de 750 pages qui se lit donc avec une grande facilité. Autre point forts du livre, le choix de narration alternée entre les deux groupes de protagonistes à savoir les membres de la cités Unifiés NyLoPa et les Horcites. Cette double narration donne effectivement l'impression que les personnages n'évoluent pas du tout dans le même univers. De plus, le microcosme citadin comme horcite est riche et suffisamment développé pour donner une cohérence au roman et donner un background tel que je les aime, total apocalyptique ! Pas vraiment de grande innovations, ce n'est d'ailleurs pas un reproche, c'est le fonds de commerce des post-apo, et je suis la première en m'en délecter = catastrophe nucléaire + contamination + les sociétés humaines qui vont à vau l'eau. 

« Pire que la plus féroce des bêtes sauvages est l'homme qui, sous couvert de la religion, exhorte les imbéciles à massacrer, torturer ou exploiter leurs frères humains. Proverbe horcite de la région de Tchon »

Après je me suis heurtée un peu sur le reste, sur la trame type thriller cyberpunk, où on nous lâche des infos par le biais des Fouineurs sur les meurtres perpétrés qui incomberaient aux Ombres. Je suis restée dubitative sur leur mort, ils meurent de quoi ? Comment ? Les Fouineurs n'ont pas l'air de s'en préoccuper plus que ça, l'enquête s'élargit surtout au niveau géographique. La puce cérébrale dont sont dotés les Fouineurs sert essentiellement pour l'analyse des données et des réactions pendant les interrogatoires et recueil de témoignages, mais les corps des victimes ils n'en font jamais mention, curieusement. Pourtant pour le lecteur l'enquête est une évidence, on comprend très vite qui sont les responsables, et d'où vient cette menace qui produit des morts massives.


« Si l'agneau se change parfois en lion, jamais le lion ne se change en agneau. Le faible peut devenir fort, le fort ne s'abaisse jamais à devenir faible. Si un lion te parait doux comme un agneau, sache qu'il ne s'agit que d'une ruse. Proverbe horcite de l'agglomération de vilbann »

Après loin de moi de dire que c'est un mauvais roman, j'y ai trouvé mon bonheur à la lecture mais je dois dire tout de même qu'à mon humble avis, cette lecture était dispensable. Par contre, l'écriture de Pierre Bordage m'a beaucoup plu et je n'en resterai pas là.


            

5 commentaires:

  1. T'as plus qu'à lire Les Fables de l'Humpur et Abzalon !

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    1. Je vais déjà lire celui que j'ai sur ma Pal : Le feu de dieu. Je note malgré tout les titres que tu me donnes ^^

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    2. Ah le Feu de dieu, excellent post-apo !

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  2. J'avais lu les premiers chapitres de ces Chroniques des Ombres, immersifs mais peu développés malgré tout, du coup je n'avais poursuivi pendant l'été dernier.

    À l'inverse, son très récent Gigante : Au nom du père était tout aussi fluide et intéressant que semble le montrer ta critique.

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  3. Dans ma PAL, faut que je me motive à l'en sortir... mais sacré pavé !

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