dimanche 22 juin 2014

Abzalon de Pierre Bordage




Editions : L'atalante
Collection : La dentelle du cygne
Date de parution : 10/1998
512 pages
Prix GF : 22 €
prix poche : 8,20 €

Ester : un monde menacé par l'instabilité de son étoile. Sur le continent Nord, le gouvernement, pressé par l'Eglise du Moncle, décide l'annexion du Sud, où vivent les Kroptes, peuple pacifique, religieux et polygame. Une invasion brutale qui dissimule un autre projet : la recherche d'une nouvelle planète habitable.
Abzalon et Loello, incarcérés sans la sinistre prison de Doeq, se battent pour leur survie sous l'oeil des "mentalistes", les spécialistes du comportement. Ils ignorent qu'une épreuve plus terrible encore les attend. Celle-là même peut-être que devine dans ses visions Ellula, jeune Kropte rebelle mariée d'autorité : un interminable voyage à travers le néant.
Un jour, Abzalon fait une étrange rencontre dans les souterrains de Doeq. Serait-ce un Qval, un de ces êtres légendaires dont on dit qu'ils furent les premiers Estériens ?
Or un gigantesque chantier s'achève sur un satellite d'Ester : le projet "Estérion"...
Avec ABZALON, Pierre Bordage inaugure un nouveau cycle d'opéras de l'espace.
Aller, vous êtes concentré, on y va !

Une planète : Ester, colonisée il y a plusieurs siècles. Elle se divise en deux continents, le nord et le Sud. Conséquence d'un clivage entre les colons de départ.

Le continent nord est une région surpeuplée et sur-industrialisée où plusieurs religions se partagent le gâteau. La religion principale est l'Eglise Monclale. Vous y trouverez d'autre type de population comme notamment les mentalistes nourris aux nanotechs. A l'origine, ce continent Nord a été colonisé par des clones... Parmi ces habitants vous avez Abzalon qui est un prisonnier du Dœq, un centre pénitencier expérimental je n'en dirais pas plus sur cette prison. Abzalon est un criminel, il a une fâcheuse tendance à broyer la tête des demoiselles, c'est fâcheux, n'est-ce pas, d'autant qu'il n'en a pas zigouillé qu'une. Souffrant d'un physique très peu flatteur et cyclopéen, Abzalon impose le respect au Dœq. Il est accompagné par un fidèle ami, qui immanquablement est l'exact opposé d'Abzalon, beau, fin, et répondant au doux nom de Lœllo.
« Nous n'avons plus la rage d'aimer, d'espérer, de rêver. Nous ne sommes plus des humains mais des animaux doués de cruauté, des monstres qu'on a bouclés dans une cage pour les regarder s'entre-tuer. »
Sur le continent Sud, séparé du Nord par l'océan bouillant vivent les Kroptes, formant un somptueux mélange d'Amish et d'islam. Donc, une société patriarcale, où l'homme est polygame et la femme est au statut de ventre. C'est pas de leur faute, la démographie leur a presque imposé ce partage, il ne naît qu'un garçon pour cinq filles. D'où fatalement 5 épouses pour un seul homme, logique. Parmi les kroptes donc nous retrouvons Ellula,une très jeune fille destinée à être la cinquième épouse d'un vieillard. Ellula est bien entendu la beauté incarnée, en plus elle est intelligente, bref elle est parfaite.

Mais voilà, Ester se meure. Et il a été entrepris d'envoyer une arche titanesque sur un autre planète. Ce vaisseau-nef, c'est l'Esterion et peut contenir dix mille âmes. Les mentalistes ont eu l'idée de faire voyager cinq mille prisonniers du Dœq et cinq mille Kroptes, chacun de leur bord du vaisseau, dans l'idée qu'ils finiraient par se trouver et que la magie opérera. Il y a tout de même une donne non négligeable, le voyage lui va durer cent vingt ans.
 « Le recours aux engrais chimiques engendrera d'abord une surproduction, puis les terres perdront leur fertilité, les compagnies minières obtiendront des concessions et le Sud subira le même déclin écologique que le Nord. »
Voilà vous avez les grandes lignes …


Je n'aime pas trop cloisonner les romans dans des casses, mais s'il fallait décrire Abzalon, je dirais que c'est dans son introduction un Planet Opera qui tend par la suite sur un Space opera. Les premiers chapitres ont été pour moi quelque peu laborieux, je n'arrivais pas à me fondre dans l'intrigue. Les premiers chapitres sont court et les protagonistes nombreux et changent à chaque nouveaux chapitres, ça m'a un peu décontenancé, entre les moncles, les Kroptes, les deks, les mentalistes, les Qvals etc … j'avais de quoi me perdre, avec chacun des rôles bien définis. D'ailleurs j'ai eu la sensation de commencer le livre par un deuxième tome. A moins que je n'ai manqué cruellement de concentration au début de lecture ce qui n'est d'ailleurs pas improbable. Passé ce méli-mélo, le roman gagne en densité, on commence à comprendre le cheminement que l'auteur souhaite faire prendre à l'intrigue, peut-être un peu trop.
 « Ce phénomène en dit davantage sur la nature humaine que la plus savante des thèses : les foules craignent le monstre tant qu'il constitue une menace, elles le méprisent dès qu'il devient inoffensif. En d'autres termes, le monstre n'a pas d'autre choix que de régner par la terreur s'il veut être reconnu, considéré ...»
Le roman date de 1998, alors oui le scénario peut paraître quelque peu convenu aux vues des productions actuelles. On retrouve des thèmes qui sont visiblement chers à Pierre Bordage, avec des parallèles très explicites sur notre société. Entre la pollution, les clones, la religion et l'ingérence des technologies modernes, Bordage nous sert un beau panel qui est toutefois pas si mal exploité et qui finalement tend encore à raisonner actuellement. Le roman a 16 ans et n'a pris aucune ride, le lecteur ne s'y ennuiera pas, Bordage est un conteur hors-pair qui sait entraîner son lectorat même avec un scénario entendu et c'est sans aucun doute ici que réside toute la magie de ce livre. Je me dirigerais sans aucun doute sur le second tome, parce qu'il est finalement difficile de ne pas être poussé par la curiosité, j'ai envie de savoir comment cette nouvelle société va s'organiser en suivant les traces d'Orchéron.


          


Retrouver la chronique de Plaguers par Lune : ICI




4 commentaires:

  1. Pas le prochain Bordage que je lirais, mais un titre à retenir ;)

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    1. Si j'avais su j'aurais lu celui-ci avant chroniques des ombres. Il me reste Ochéron à lire du coup et je passerais ensuite sur le feu de dieu !

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  2. Ça t'a plu finalement, ouf ! J'ai eu peur au début.
    Il faut lire Les Fables de l'Humpur, pour moi c'est le meilleur.

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    1. Je dois l'avoir quelque part, je crois niché je sais plus où :p
      J'ai manqué de concentration, et j'étais un peu perdu au début le temps que ça se mette en place

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