lundi 6 octobre 2014

L'éducation de Stony Mayhall de Daryl Gregory


Editions : Le bélial'
Traduit par Laurent Philibert-Caillat
Titre V.O : Raising Stony Mayhall (2011)
Illustration : Aurélien Police 
Date de parution : 28 Août 2014
prix papier : 23 € / prix numérique : 12.99 €
431 pages

« En général, ça finit avec la Dernière Fille, l’unique survivante : une jeune femme en débardeur éclaboussé de sang. Elle lâche sa tronçonneuse, son fusil à canon scié, son pied-de-biche [...] et sort en titubant d’une vieille maison. [...] L’aube rougeoie sur l’horizon et les goules ont été vaincues (pour le moment, parce que les happy ends ne durent jamais). Peut-être que d’autres survivants finissent par la retrouver et l’emmènent dans une enclave, une forteresse grouillant de soldats, ou à tout le moins de civils bardés de flingues, lesquels la protégeront jusqu’au deuxième volet. Peut-être que cette enclave est située à Easterly, Iowa, à environ cent kilomètres au nord-ouest des ruines de Des Moines. Peut-être que la fille s’appelle Ruby... »
Stony a trois sœurs : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l’aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler... Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu’il est. Il n’a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d’autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage...
L'éducation de Stony Mayhall est un très bon roman zombiesque.
 Il narre l'Histoire des zombies de 1968 à nos jours, et cela à travers la vie de John Mayhall. 
Alors John Mayhall alias Stony, c'est qui, et oui sans surprise Stony est un zombie. Alors que Wanda Mayhall, veuve élevant seule ses 3 filles, retrouve une très jeune femme morte au bord de la route, celle-ci recroquevillé sur son nourrisson affichant lui aussi un teint cadavérique (gris, stone quoi ;) ). Wanda se résout à prendre le chérubin afin qu'il ait une sépulture décente, mais c'est alors que celui-ci se met à bouger. 


Wanda et sa fille ainée, Alice, réalisent alors ce qu'il est, un mort-vivant, victime de l'épidémie qui accablait le pays à ce moment-là. Elles décident alors de le garder, et de le cacher. John va alors de façon surprenante grandir, marcher, parler

Et un jour, par la force des choses, il va devoir quitter précipitamment le domicile familial, et découvrir qu'il n'est pas le seul. Oui, il existe d'autres morts-vivants, organisés en communauté vivants dans des refuges souvent alloués par des vivants sensibles à leur cause. 
Parce qu'il y a une chose essentielle à savoir, le virus donne de la fièvre pendant 24/48h qui les rendent cannibales, ensuite une fois revenus d'entre les morts, même s'ils restent un danger potentiel si et seulement s'ils mordent, les zombies ne sont alors plus assoiffés de viande humaine fraîche. Stony va alors découvrir qu'en plus d'être organisé, les morts-vivants sont souvent partisans de collectifs ayant des idées bien arrêtées sur le devenir des zombies. 
Dieu a tant aime le monde qu'Il lui a donné Son fils unique. Selon Stony, que Dieu envoie son propre fils se faire torturer et tuer, uniquement pour le ramener à la vie et prouver qu'il s'agissait bien de son fils, était inutile. Pourquoi ne pas pardonner lui-même leurs pêchés? C'était Dieu, après tout. Était-il mesquin au point d'exiger une sorte de compensation, sous peine d'envoyer l'humanité tout entière brûler en enfer ? Pour Stony, Jehovah était une sorte d'enfoiré.
Voilà, j'ai enfin lu le livre qui selon beaucoup de critiques est The must-have en livre de zombie, celui qui viendrait tout de suite derrière après Wolrd War Z dans le top. Vous me voyez cynique ? Non, pas du tout. Ce livre est très bon, c'est plutôt les critiques faites qui m'ont un poil décontenancée. Celle du genre, oui alors les autres romans zombies, style à la mode, sont pas recommandable sauf WWZ et celui-ci. Je vais vous dire, le zombie, comme bien d'autre genre, c'est comme pour tout il y a du bon et du mauvais, et comme pour tout il faut faire le tri. Et Stony Mayhall et WWZ, je vous l'accorde sont en haut du gratin dans ma conception du livre zombie, mais il faut pas cracher sur le reste, il y en a de très bon, il faut juste garder l'esprit ouvert et savoir se prendre un râteau de temps en temps.
« Je veux pouvoir écrire cette phrase, mon garçon : La cause de l'épidémie est X. Voici le vecteur Y, voilà comment il fonctionne, voilà comment vous pouver le détruire. Je la veux imprimé en couverture de Nature, merde. Parce que si l'on n'est pas capable de trouver une raison, on continue à vivre au pays des rêves, où les souhaits deviennent réalités et où les licornes vous bouffent la cervelle. »
Sinon ce roman m'a rappelé Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour paru en 2009 donc avant le Stony, et avait également donné un autre visage aux zombies, le zombie humanisé en somme, engagé voir même politisé. Et qui avait su tout autant donner la voix/voies aux zombies et mit en relief les problèmes sociétaux qu'engendrerait leur « espèce » parmi les vivants. Les morts vivants sont des Humains, morts, mais encore humains, c'est cette notion qui tient à cœur Stony.  J'ai donc retrouvé tous les bons points que j'avais soulignés dans le bouquin de S.G. Browne dans le Stony Mayhall. Il est tout de même un peu plus développé, puisqu'il couvre une longue période de 1968 à nos jours (2011). Qu'il est aussi immanquable de trouver des points de corrélation avec beaucoup de chapitres de notre histoire : planque de juifs, leurs captures, essais scientifiques, génocides de ceux qui représentent un danger, les fossoyeurs de mort-vivant font quasi figure de milice.
Stony se bat pour la cause zombie, essaye de comprendre le rôle que peut jouer une communauté morte vivante parmi ce qu'ils appellent les souffleux. Et par son éducation dans une famille de vivant, celui-ci est capable d'appréhender les difficultés des souffleux à accepter les morts vivants. Stony va vite devenir parmi la communauté MV ( à savoir mort-vivants) une star, où chacun va boire ces mots et ses aventures, tel le messie descendu de sa croix. Stony est un inébranlable humaniste qui garde la foi et l'espoir d'une communauté humaine morte et vivante réunie.

L'éducation de Stony Mayhall est un roman zombie, mais pas seulement et ceci en ravira plus d'un. Il offre un point de vue original du phénomène zombie qui saura trouver son public qu'il soit amateur de littérature Zombie ou qu'il ne s'en trouve pas du tout amateur. La plume de Daryl Gregory est fluide et offre à la fois un roman dense, mais qui se lit d'une traite sans jamais ennuyer son public. Un roman qui nous plonge dans une culture US tel qu'on aime la retrouver avec des références qui feront mouches auprès du lectorat. Il sait toucher son lecteur et offre moult thèmes brillamment développé, où le mort-vivant rebuts de la société n'est plus qu'une légende urbaine, mais qui entend sortir de l'ombre et faire entendre sa voix. Depuis la lecture de Stony, voici des titres qui me hantent The partisan, Here's to you ou Sound of Silence ...








10 commentaires:

  1. J'ai moi aussi passé un très bon moment de lecture avec ce roman, après de là à parler de Must Have je ne sais pas trop, c'est quand même assez différent de ce qui se fait d'habitude en Zombie, même par rapport à WWZ je trouve. En tout cas l'auteur traite du sujet de la différence avec réussite je trouve.
    Par contre je te rejoins parfois un petit livres de zombies, bien sympa, sans prise de tête ça fait toujours plaisir :)

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    1. Un petit zombie, trash, avec pleins de bidoche, oui ça fait du bien ^^

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  2. Excellent moment, mais oui certains ont raté l'humanisation du zombie de quelques années. Cela dit ce roman est comme tu le dis, dense, et ambitieux, plus que ceux qui l'ont précédé en adoptant le point de vue du zombie. Les Browne ont cependant à lui opposer un humour qui m'a un peu manqué ici (Stony n'est pas fun, il est sérieux !)

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    1. Je me suis faite également la réflexion, Stony est digne de son surnom. Il est funèbre, c'est vrai que ça reste toujours très sérieux, là où Browne a su rire un peu de la situation des zombies mise en rebuts.

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  3. Bon, à lire. Il n'y aurait pas un petit challenge qui permettrait de motiver la lecture ? :D

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    1. Si si, d'ailleurs je serais toi je me dépêcherais d'en lire au moins un

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  4. Je l'ai vu en libairie hier, j'ai failli le prendre, mais j'ai résisté, je me demande encore si j'ai bien fait :/

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  5. j'ai bien aimé, même si ce n'est pas un coup de coeur :)

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