lundi 17 novembre 2014

Celle qui a tous les dons de M.R. Carey

Editions : L'atalante
Collection : La dentelle du Cygne
Titre V.O : The Girl with all the Gift
Traduit par Nathlie Mège
Date de publication : 10/2014
Prix papier : 23 € / prix numérique 9.99 €
442 pages 



Tous les dons ne sont pas une bénédiction.

Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.

Melanie est une petite fille très particulière…


Il y a une vingtaine d'années un virus, enfin ce n'est pas franchement un virus, a donné naissance aux affams, les survivants se sont alors confinés dans des villes leur offrant une protection contre les affams. Beacon en est une, bien que la plupart des villes soient tombées, il reste peu de survivants au parasite. Et il y aussi les cureurs, des hommes non contaminés qui ont choisi de vivre en dehors des Havres organisés, ils vivent comme des sauvages, vivent de cueillettes et se recouvrent de goudron. Les affams reconnaissent la chair fraîche et vivante aux phéromones qu'elle dégage, le goudron a la faculté de masquer ceci.
Mlle Helen Justineau,elle, est affectée à une base, où elle « enseigne » à une classe de quelques élèves dont Melanie fait partie, une élève surdoué, très affectueuse et attachante. Tous les jours, le Sergent Parks avec ces collègues emmènent Melanie dans sa classe, tout est méticuleusement coordonné. Elle s'assoit sur son siège, il lui attache les membres et la nuque et l'emmène en classe. Melanie connait très bien l'histoire des affams, elle sait qu'elle vit dans une base, qui la protège de l'extérieur ? Melanie nourrit une tendresse très particulière à Mlle Justineau, faut dire qu'elle est particulièrement gentille avec elle.

La première partie du récit prend aux tripes, après de là à croire que révéler quoi que ce soit de cette partie relève du spoil, franchement, non. On comprend dès les premières pages ce qu'est Melanie, ainsi que ces camarades, elle représente un incongruité sur laquelle les chercheurs, dont fait partie Caroline Caldwell, essayent d'apporter des réponses. Melanie est une affam, seulement, son cerveau continue à fonctionner, elle est avide d'apprendre et de découvrir le monde. Le roman évidemment ne pouvait rester que sur ce axe là, qui est pourtant très finement exploité, et qui fonctionnait excellemment bien. Il y fallait un os, un facteur déclenchant, brisant la routine de tout ça alors la base va connaitre un remue ménage, certes plus classique mais qui n'en reste pas moins intéressant. La suite du roman va se révéler être à la hauteur du début, malgré quelques situations quelque peu convenues. La fin, elle, est excellente, celle ci en revanche est beaucoup moins conventionnelle.

« - Rapplez-vous, il y a quelques minutes, j'ai employés le mors « enfants ». L'avez-vous seulement intégré ? Ce n'est pas la ration de protéines de Melanie qui m'importe, Monsieur Parks. e qui m'inquiète, c'est la morale déguelasse qui voudrait qu'on laisse une petite fille seule au milieu de nulle part. Et quand vous dites qu'elle ne court aucun risque, vous parlez des autres affams, j'imagine ? »

Le roman est axé sur le personnage de Melanie, où les personnages secondaires gravitent autour du phénomène de cette petite fille affam, qui finalement appartient aux deux « camps », et ce qui nous donne un aperçu assez pertinent, surtout à la fin.
 L'auteur nous offre un excellent page turner, très imagé, avec des problématiques et des axes forts. Cette image de l'enfant, candide, sensible, délicate mais terriblement intelligente, curieuse qui s'oppose à sa nature profonde d'affam. Par moment j'étais Justineau, cette femme qui ni voyait (pour faire court c'est plus complexe que ça, Justineau est aussi un personnage majeur de l'histoire qui apporte terriblement au récit) qu'une enfant exceptionnelle et sensible, des fois je me prenais à me dire que j'adhérais au point de vue du Sergent Parks, on est jamais trop prudent, allant même jusqu'à comprendre presque approuver le comportement de Caroline Caldwell, la scientifique du roman, qui ne voyait en Melanie qu'une clé de résolution. Et surtout, on vit Melanie, cette petite fille unique, fascinante, avec une personnalité finement taillée qui ouvrent d'autre points de vues, d'autres portes faisant preuve d'une empathie saisissante.

Vous l'aurez compris, Celle qui a tous les dons est un formidable roman zombie, qui arrive à apporter encore un angle de vue et de développement intéressant. Le mécanisme de contamination est vraiment bien fichu, à faire froid dans le dos.  Le tout porté par des personnages bien étoffés, mais sans être trop complexe. Une conclusion forte qui m'a rappelé un autre roman dont je tairais la référence pour ne rien spoiler.
Alors Melanie ouvrira-t-elle la boite de Pandore ?

Ma note : 

Une très chouette interview de M.R. Carey sur Celle qui a tous les dons à retrouver ICI

L'avis de DupMr K



5 commentaires:

  1. Encore un roman zombie qui a su me séduire, c'est à noter tout de même :)
    Nos chroniques sont complémentaires, c'est vrai que je n'ai pas parlé des Cureurs :P

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  2. Vu la pub de l'Atalante je croyais que c'était juste un énième roman zombie propulsé au rang de coup de cœur pour faire du buzz. Je suis rassurée de voir que j'étais trompée ;)

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  3. Héhé je suis bien de ton avis, il n'y a pas de spoil possible. Surtout pas quand le lecteur comprend tout à moins de 20 pages du début. J'ai trouvé que la protagoniste était très bien exploitée ; grand originalité. Mais à mes yeux, le reste est moins soigné.

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  4. J'ai fini ce livre il y a peu, et j'ai bien aimé :)

    Je n'avais pas (re)lu les différents avis et critiques avant de le lire et ai donc été surprise par la sortie de la base et la tournure que prenait le roman par la suite.
    J'ai bien apprécié que le monde soit plus nuancé qu'on pouvait le penser au départ (le sergent n'est pas si méchant, etc).
    Par contre, j'ai eu l'impression que la fin était un poil rapide. Fin qui d'ailleurs m'a mise dans des abîmes de perplexité : je ne m'attendais pas à ça et ne sais si j'aurais préféré une autre résolution...

    Quoiqu'il en soit, ce fut une belle découverte :)

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  5. J'ai bien fait de le sortir de ma PAL pendant ces vacances. J'ai adoré cette petite Mélanie... bien plus humaine que certains des adultes qui l'accompagnent :)

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