mardi 28 avril 2015

Le Voyage de Simon Morley de Jack Finney

Editions : Denoël Lunes d'encre
Traduit par Hélène Collon
Illustration de Couverture : Aurélien Police
Date de parution de cette ré-édition : 5 Mars 2015
Année de première publication V.O. : 1970
Prix papier : 24 €
538 pages


Pour remonter dans le passé lointain, il n'est pas nécessaire d'utiliser une machine à voyager dans le temps. Il suffit de s'imprégner de l'époque dans laquelle on désire se rendre, de se dépouiller de toutes les pensées, comportements qui vous ancrent dans le présent, bref, de se conditionner mentalement et physiquement, pour être projeté dans le temps que l'on croyait perdu. Telle est la théorie du Pr. Danzinger. Informé de ce projet, qui a secrètement l'aval et le soutien logistique du gouvernement américain, Simon Morley doute, hésite... Mais la médiocrité de son existence, la curiosité, et le mystère qui entoure le suicide d'un aïeul de son amie Kate, finissent par le décider. Installé dans un appartement du «Dakota», un vieil immeuble new-yorkais demeuré intact, il va s'y comporter comme un homme de la fin du XIXe, et un soir de neige, après des jours d'efforts et d'attente, le miracle se produit...
Récit conjuguant le témoignage écrit et visuel (de nombreux dessins et photos accompagnent le texte), enquête policière, histoire d'amour comme Hollywood ne sait plus en filmer, Le Voyage de Simon Morley a été récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.

Je dois dire que cette quatrième de couverture ci-dessus vend admirablement bien le livre, et retranscris très bien son atmosphère. Que dire de plus pour vous convaincre. Quelles informations complémentaires puis-je apporter à ce livre qui n'a pas besoin de mon avis pour prouver sa qualité.
C'est donc un ouvrage qui traite de voyage temporel, mais absolument pas tel qu'on a l'habitude de le rencontrer. Pas de grosse machine à voyager dans le temps et finalement le texte est plus fantastique pas son approche de voyage temporel que purement SF.

Le voyage dans le temps par Jack Finney se fait en douceur par la seule imprégnation d'une époque, il suffit de conditionner son quotidien à la période que l'on souhaite rejoindre, se vider la tête et réussir à se convaincre que l'on est en 1882...
Vous êtes en janvier 1882, le ciel est blanc et bas, l'atmosphère est à la neige. Vous êtes au chaud dans votre appartement. La nuit tombe rapidement à cette heure de la journée. L'allumeur de réverbère commence sa tournée. Le martèlement des sabots vous indique qu'il y a encore à cette heure des omnibus en fonction. Aujourd'hui vous avez traversé Madison square et visiter le seul bras droit de la statue de liberté... 

Le roman sait prendre son temps, à notre époque où tout va trop vite, cela fait du bien. Ce texte est descriptif, doté de peu d'action mais chaque minute est savourée, restituée sous le regard aiguisé de Simon Morley. C'est donc un aspect primordial à connaitre si on souhaite lire ce bouquin, c'est lent. C'est délicieusement lent. Alors oui c'est vrai que lorsqu'on est pas new-yorkais, le livre a peut-être moins d'impact. Peut-être. Moi il m'a emmené loin, j'ai vraiment adoré les longues descriptions de ce New-York des années 1880. C'est tout simplement magique de pouvoir contempler New-York par des descriptions aussi vivantes d'une époque pourtant révolue. D'ailleurs, en le lisant en 2015, on se délecte aussi du Manhattan des années 70. Si Simon voyage sur une seule époque, le lecteur lui fera deux bonds dans le temps, où l'inter-connectivité n'existait pas. D'ailleurs le livre m'a amené dans une bulle temporelle qui m'a fait décroché de tout et m'a fait le lire, que dis-je, savourer cette précieuse lecture.
Le deuxième aspect qui m'a frappé lorsque Simon commence à interagir avec certains protagonistes et réalise alors que ces personnes ne sont plus figé dans une époque ni dans un tableau ou une photographie, ce sont des personnes bien vivantes et singulières
« Comment pourrais-je, moi, remercier Dieu du fond du cœur pour la nourriture qu'il me donne et pour la vie elle-même, alors que le moindre morceau que je mange, je l'ai gagné à la sueur de mon front, et parfois pis ? Il y a peut-être une Providence pour les riches, mais les pauvres est sa propre Providence. Quant au prix de la vie, nous autres les sans-le-sou, on ne vit guère pour nous même, mais plutôt pour les autres. »
Ce type d’interaction et son approche m'a rappelé un livre édité postérieurement mais que j'ai lu avant, à savoir Black Out de Connie Willis. On y retrouve les mêmes aspects humains et le même rythme dans la narration. 

J'ai globalement passé un très long et bon moment de lecture avec cet extra ordinaire voyage temporel que nous propose Jack Finney. Malgré un aspect dans le voyage temporel qui m'a un peu interpellé, mais que je ne souhaite pas développé par peur de spoiler, le livre reste un excellent roman qui part son époque choisi en 1882 et son époque contemporaine, ne peuvent que nous alerter sur la vitesse de développement et de renouvellement urbain. 
Un livre à découvrir ...


Ma note : 




2 commentaires:

  1. Comme je ne suis pas New-Yorkaise, je ne saurais pas concernant l'impact mais il a tout de même bien fonctionné avec moi :) En même temps, si nous le rapprochons de Blitz, c'est tout à son honneur je trouve.

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  2. Ça a l'air calme et reposant, bien loin d'une aventure temporelle tumultueuse comme tant d'autres...
    Avec tout ce qui sort en ce moment, je ne peux pas être partout, donc je crois que ce sera option bibliothèque pour celui-ci (si je le trouve).

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