mardi 5 mai 2015

Une pluie sans Fin de Michael Farris Smith

Editions : Super 8
Titre V.O : Rivers
Traduit Michelle Charrier
Date de parution : 7 Mai 2015 
Prix papier : 20 € / prix numérique : 12.99 €
443 pages
L'ouragan Katrina n'était qu'un signe avant coureur ; après des années de catastrophes écologiques, le sud des États-Unis, de la Louisiane à la Floride, est devenu un véritable no man’s land. Plutôt que de reconstruire sans cesse, le gouvernement a tracé une frontière et ordonné l’évacuation de la zone. Au sud de la Ligne se trouve désormais une zone de non-droit ravagée par les tempêtes et les intempéries incessantes – sans électricité, sans ressources et sans lois.
Cohen fait partie des rares hommes qui ont choisi de rester. Incapable de surmonter la mort de sa femme et de l’enfant qu’elle portait, il tente tant bien que mal de redonner un sens à sa vie, errant sous une pluie sans fin. Des circonstances imprévues vont le mettre en présence d’une colonie de survivants, menée par Aggie, un prêcheur fanatique hanté par des visions mystiques. Celui-ci retenant contre leur gré des femmes et des enfants, Cohen va les libérer et tenter de leur faire franchir la Ligne. Commence alors un dangereux périple à travers un paysage désolé, avec pour fin l'espoir d'une humanité peut-être retrouvée.

Le roman débute sur Cohen, veuf qui a choisi de rester vivre en dessous de la limite. Limite établie il y a quelques années pour signifier que le gouvernement en raison des désordres climatiques et de l’inondation permanente des Etats du sud, laisse ces terres à l'abandon et donc invite les habitants à quitter leurs habitations et rejoindre le Nord. Mais Cohen n'a plus rien à perdre, vivant avec les fantômes de son passé, plus rien ne le pousse à rejoindre la limite. Et c'est alors qu'il rentre d'une sortie au camion de ravitaillement, tenu par un ami de son défunt père, que Cohen décide de prendre en autostop deux jeunes un peu paumés et qu'il se fait naïvement piéger. Là débute l'aventure de Cohen puis apparaissent d'autres protagonistes tels Mariposa ou Evan...


C'est un roman qui détient un bon équilibre entre introspection des personnages et actions. Petit à petit on cerne un peu mieux Cohen, on comprend son besoin de rester sous la limite. L'action dans le livre est elle bien cadrée et ne déborde pas à tout va. Il n'y a pas de mort à chaque page, ni de tirs surabondant. L'auteur a vraiment choisi de traiter son roman de façon humaine un peu à la façon de la constellation du chien ou au nord du monde. L'ambiance est une réussite, le rendu de cette pluie continuelle et des éléments qui se déchaînent est absolument bien rendu, et on ressort de cette lecture avec cette impression tenace d'avoir vu certaines séquences plutôt que de l'avoir lu

 Alors je vais pas vous mentir je l'ai dévoré, il se lit merveilleusement bien, l'écriture est belle et fluide, ça coule vraiment tout seul et certains dialogues ne manque pas répartie. Le personnage de Cohen est attachant, tourmenté. On pourrait noter une vision un peu réduite et patriarcale de la femme, mais qui s'explique par le passé de Cohen.  Le livre possède également quelques facilités scénaristiques qui ne freine en rien la lecture, mais rend le contenu un peu entendu

Finalement le reproche qu'on pourrait lui faire ne vient pas tant du roman en lui même mais vraiment des arguments commerciaux vendu avec. Ça le dessert. Le seul point de comparaison avec La Route c'est qu'il appartient au même genre le post-apo, et la comparaison s'arrête là. Alors voilà je vais le dire , j'en ai marre !! C’est juste dommage et usant de vouloir surfer à tout prix sur un succès commercial et d'essayer de vendre un post-apo en le comparant de façon systématique à La Route. Oui ce n’est pas un mauvais roman, oui c’est du post-apo mais non il n’a pas grand chose à voir avec son prédécesseur. 

Mise à part cette parenthèse, j'ai passé un très agréablement moment de lecture, sans être un inoubliable post-apocalyptique, ce roman se laisse lire de façon très agréable. J'ai beaucoup apprécié le rendu de l'ambiance et les descriptions sont suffisamment convaincantes pour donner une très bonne immersion dans le bouquin. La réalité y est implacable sans tomber dans le morbide où la tension reste palpable à chaque moment. Une lecture fortement indiquer en temps de pluie !



Ma note : 



Si le livre venait à être porté à l'écran, j'ai déjà une idée bien ancré de l'acteur qui incarnerait Cohen !!

5 commentaires:

  1. C'est drôle, un autre blogueur il y a peu faisait la même remarque que toi sur la comparaison avec "La Route" : c'est que les types du marketing n'ont aucune imagination. Hier, la fantasy c'était Tolkien à tout prix ; en jeunesse est venue l'ère Harry Potter. Aujourd'hui c'est "La Route" pour le post apo et "Le Trône de fer" pour la fantasy historique.
    Perso, ça me saoule tellement ce bruit que j'ai arrêté "Le Trône de fer". Il y a dix ans, j'en parlais avec un enthousiasme débordant à mes stagiaires qui n'avaient jamais entendu parler de cette série : lisez-la, lisez-la ! Aujourd'hui, je n'en peux plus de la voir partout à n'importe quelle sauce.
    Trop de marketing tue le marketing et assomme le lecteur...

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  2. Je suis en train de le lire, et c'est clair que l'ambiance est oppressante, à ce niveau c'est réussi !

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  3. L'argument La Route, insupportable à force. (et chez Super 8, niveau marketing, sont toujours à fond sur les comparaisons)
    Bon sinon prochaine lecture pour moi !

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  4. Bien envie de le lire aussi. Au passage, suis entièrement d'accord avec les propos de Sandrine sur le trône de fer. Fut une époque, j'étais fière de parler de cet auteur et son univers. Maintenant, je suis saoulée de cette grande mode. Je vais attendre que ça passe pour reprendre ma lecture tranquille. Et d'ici là, Martin aura peut-être terminé ;-)

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