vendredi 17 octobre 2014

La nuit a dévoré le monde de Martin Page (Pit Agarmen)

Editions : J'ai lu
Date de parution en poche : 20 août 2014
prix papier : 6, 50 € / prix numérique : 8,99 €
190 pages 


Un homme a miraculeusement survécu au déferlement des zombies sur le monde. Durant des mois, il tente de survivre à l'horreur de l'apocalypse qui a frappé l'humanité.
Un Ovni littéraire, à mi-chemin du roman de genre et du roman classique : dérangeant et cruel, d'une intelligence et d'un humour acérés.
Quand les hommes se transforment en zombies, et qu'un jeune écrivain se trouve seul confronté à cette violente apocalypse, il n'est finalement pas si surpris. Depuis longtemps l'homme a fait preuve de sa décadence et de sa cruauté. Aujourd'hui, un pas de plus dans l'abomination a été franchi : il est devenu un monstre anthropophage.
Face à cette nuit de cauchemar, tel Robinson sur son île, le jeune survivant s'organise. Il vit reclus dans un appartement et se croit un temps à l'abri, en dépit des attaques répétées des morts-vivants. Mais la folie de ce nouveau monde fait vaciller sa propre raison. Pour échapper au désespoir, il réapprend à vivre et à lutter, Armé d'un fusil, il découvre avec surprise qu'il peut tuer et qu'il a même un certain talent pour ça. En réinterrogant son passé, il se livre aussi à une introspection sensible sur sa propre condition et les raisons de ses échecs passés. C'est son inadaptation à la société des hommes qui explique peut-être sa survie à cette fin du monde.
Un roman d'action, littéraire et psychologique, qui reprend les codes du genre pour mieux les subvertir.

Voici un livre court qui se lit extrêmement facilement. L'univers est simple et abordable, on entre dans un Paris aux proies avec les zombies, seul Antoine Verney semble ne pas être infecté. Il se réveille dans une scène de chaos, alors que la veille au soir se déroulait une fête dans l'appartement de son amie Stella. Antoine est un artiste qui peine a trouvé sa place dans la société, il écrit notamment des romances. Il est plutôt de nature solitaire. C'est pourquoi lorsqu'il se réveille de cette fête, seul, dans un appartement vide mais pas dénué d'hémoglobine, son choix sera de s'isoler du reste du monde. Pour vivre longtemps, vivons seul et caché. 
Je n'ai pas paniqué. C'était trop effroyable pour que je panique. On panique pour des choses connues, une araignée, un examen, une fille qui se met en tête de vous faire découvrir les joies de l'orgasme prostatique dès les premiers rendez-vous.Mais là c'était sidérant. Le réel outragé clouait ma raison. Je n'avais que deux choix : soit basculer dans la folie, soit garder mon calme et m'en sortir. La folie aurait été un choix plus raisonnable.
Et là franchement, j'ai lu ce roman en me disant que l'auteur nous servait là une ré-écriture de Robinson Crusoé, Antoine est un rescapé, il aborde cette nouvelle vie comme un naufragé solitaire. Il se réfugie dans l'appartement où il s'est éveillé et va entamer sa survie avec les armes qu'il dispose. Très vite, il comprend qu'il doit affronter ce nouveau quotidien de façon métronomique, c'est pour lui une façon de garder un certain équilibre mentale pour ne pas sombrer et commettre des erreurs vitales. Il s'organise de façon méthodique et intelligente et fait preuve d'un sang froid face à cette nouvelle invasion. Il ne ressent d'ailleurs pas le besoin de rechercher d'autres survivants. Il survit et ne se pose pas vraiment la question de : Jusqu'à quand dois-je survivre comme ça ? Et finalement, on se demande jusqu'où l'auteur va nous emmener dans l'exploration de l'homme face à sa solitude. 
[...] je bois une bouteille en pensant à un des connard dont les zombies m'ont débarrasé. La solitude n'est pas une douleur permanente. J'ai la confirmation qu'on peut se passer des autres : la société est un accessoire dispensable : un gadget. 
Un bon livre zombiesque qui au lieu de placer son héros dans une survie acharnée contre les zombies, place un protagoniste solitaire qui n'a jamais eu l'intention de retrouver des semblables survivants. Et finalement, est-ce qu' Antoine n'aura pas plus sa place maintenant qu'avant ? Nulle besoin d'aimer les zombies pour apprécier ce bouquin, il sera ravir un public vaste et ouvert sur un univers zombiesque présent mais nullement étouffant. 


ma note :



Les chroniques de Lelf, Doris 









5 commentaires:

  1. Yeah, ravie de voir que tu as apprécié. Je ne doutais pas que c'était une lecture sympa mais j'avoue avoir trouvé plus que ce que j'attendais lors de ma lecture.
    Et je suis d'accord avec toi, c'est un bon point d'entrée pour se mettre au zombie quoi qu'on aime, et voir ce que le genre peut offrir d'autre que de la lutte au corps à corps avec du sang partout ^^

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    1. Très bon choix !! Je te remercie beaucoup pour ce cadeau, sinon je serais sans aucun doute passé à coté.

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  2. Ho ben, je ne savais pas que tu étais sur ce livre aussi ! Pur hasard que je sois en train de le lire...
    Il sera bientôt achevé d'ailleurs. Comme tu le dis, ça se lit vite (et pas seulement à cause du nombre de pages). Par contre, à peine lu le premier chapitre, je me suis dit : "hé merde, encore un bouquin zombie banal". Mais plus on avance, plus on se rend contre que c'est plus profond que ça.

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    1. Je l'ai lu il y a deux semaines, le temps que je me remue à faire ma chronique ^^
      Alors qui l'introduction est assez banal mais le développement de la suite est très intéressante.

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  3. Peut-être qu'avec ce genre de bon livre, certains lecteurs se diront enfin qu'écrire sur les zombies ce n'est pas que parler de morts-vivants...

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