mercredi 26 novembre 2014

La Chica Zombie de Laura Fernández

Editions : Denoël
Collection : Y
Traduit par : Isabelle Gugnon
Date de parution : 6/11/2014
Prix papier : 20 € 
362 pages



Bienvenue dans le monde jubilatoire et déjanté de Laura Fernández. 

Dans la ville fictive d’Elron, à la fin des années 90, une poignée d’élèves et de professeurs se préparent au célèbre bal des Monstres du lycée Robert-Mitchum. Erin, seize ans, se réveille un matin et découvre avec effroi que ses cheveux sont pleins de vers, que ses doigts tombent les uns après les autres… Tout semble indiquer qu’elle est morte… Pourtant, malgré son odeur pestilentielle et sa chair en lambeaux, Erin doit quand même aller en cours. Elle cache son corps putréfié de zombie derrière des vêtements informes et du maquillage, et personne ne semble s’apercevoir de son état. 

Derrière un récit survolté et gorgé de références à la Pop culture se dessine une description juste de l’adolescence, entre exploration de soi et désir de se fondre dans la masse. Le tout servi par un style vif et original, un ton irrévérencieux et des rebondissements tout à fait loufoques.




Erin Fancher a donc seize ans, c'est une ado qui un beau matin se réveille morte, en mode zombie, pourrissante et puante, grouillant de vers qui lui dégoulinent des cheveux mais pas que. Elle a des plaies suppurantes qu'elle cache tant bien que mal avec des sparadraps. Elle se maquille et se parfume à outrance pour faire barrage à ses outrages. Avec cela, vous avez la prof remplaçante obsédée par le fait qu'elle souhaite se marier dormant à ses cotés avec une robe de marié qui lui parle. Le principale du lycée obèse se gavant de madeleine qui rêvent lui aussi de trouver chaussure à son pied et je vous passe le nombre incalculable de psychopathes croisés dans le livre.


Voilà à quoi se résume le livre, avec un coté déjanté auquel il faut pouvoir s'accrocher. A noter quelques références geek qui prêtent tout de même à sourire. Mais, peut-on vraiment partir dans tous les sens dans le loufoque et le grotesque à des fins que je n'ai pas toujours bien compris, où je me fais trop vieille pour ce genre de Young Adult. J'ai bien saisi le thème abordé, le mal être adolescent où tu es prêt à sacrifier ton intégrité pour une place sociale, pour la place aux cotés des plus populaires. J'avoue qu'à un moment, ça partait tellement dans l'absurde que je m'attendais à une fin à la Sucker Punch pour ceux l'ayant vu ils comprendront, c'est d'ailleurs pourquoi je me suis obstinée à le finir. Le livre m'a aussi fait pensé à un récent article de « Le Gorafi  »: 
Elle adore sa meilleure amie tant qu’elle reste plus moche qu’elle. Et finalement La Chica Zombie ne devrait-il pas être lu avec ce même regard qu'on porte aux médias ubuesques qui fleurissent en ce moment et qui nous font tant marrer ?

Ou alors je suis passé à côté et je ne me rends plus compte à quel point nos adolescents sont écervelés, abruti à ce point, brûlant leur personnalité juste pour être socialement intégré avec ceux qui ont la côte ? Ne me dite pas que c'est vrai ? Après j'entends bien la thématique du roman qui vient appuyer sur l'adolescente complexée en plein déni de soi ( oups désolé en même temps, je crois que ce n'était pas dure à saisir).  Mais, fallait-il le faire tel que ça, Laura Fernández a pris le parti de faire des personnages superficiels (je dirais même plus hyperficiel). Comme si tout ce qu'on reflétait en surface était notre personnalité entière, et j'avoue que ça non je n'ai pas réussi à l'accepter.

Une lecture semi-zombiesque, Young Adult, où il faut avoir l'esprit bien ouvert pour accepter l'incongruité du roman, je suis ouverte au loufoque à condition qu'il me fasse rire. Je suis convaincue qu'on peut faire un livre déjanté portant des thèmes forts avec des personnages avec un peu plus de contenance.


                                                   ma note : 





La chronique de Loesha et de Ma passion littéraire qui ont adoré


10 commentaires:

  1. Et bin ! Sacrée lecture. Je passe mon chemin sans regret !!!

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  2. De mon côté j'ai vraiment aimé ce roman, pour son côté décalé justement. Je n'ai pas cherché à voir s'il y avait un message social, je ne pense pas que ce soit ce que recherche l'auteur (ou dans ce cas c'est mal passé !). Effectivement au niveau des personnages il n'y en a pas un pour rattraper les autres, et je te rejoins sur le fait qu'ils sont décérébré... ce qui colle pas mal avec le concept zombiesque ;)

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    1. Il y a des romans zombiesques qui nous prouvent qu'un cerveau est nécessaire ou encore existant, cf chronique précédente.

      Mais Comme tu le soulignes, je pense qu'effectivement ce que je me en relief dans ma chronique et que je n'aime pas, c'est justement ce qui peut également plaire.
      J'ai vu ce livre comme une satyre social de la phase adolescente mais pour laquelle je suis restée totalement hermétique.

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  3. Bon, il ne m'inspirait pas des masses, cette fois je suis fixée !

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    1. pas vraiment une lecture zombiesque comme je l'entends, c'est franchement pas mon kiffe mais d'autre on adorait. Après il faut être très ouvert au loufoque

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  4. « hyperficiel », quel joli néologisme ! J’aime beaucoup.

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    1. ça fait 15 ans que je l'emploie, à force j'ai même tendance à croire qu'il existe vraiment ^^ Heureusement que j'ai le correcteur orthographique pour me le souligner.

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  5. Même ressenti... trop de déjanté tue le déjanté... je me suis ennuyée à périr en lisant ce roman..

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  6. Ta dernière phrase résumé tout à fait mon ressenti !

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