lundi 11 novembre 2013

War-zu ar stered* : entretien avec Thomas Geha



Cornwall : Pour les lecteurs qui ne te connaîtraient pas, pourrais-tu te présenter, succinctement (ou pas) ?

Thomas Geha : Succintement, Thomas Geha, 37 ans, je vis à Rennes. Je publie des romans depuis 2005, des nouvelles depuis plus longtemps encore. Je suis également libraire spécialisé SF à Rennes (librairie Critic) et éditeur (éditions Ad Astra + travaux divers pour les éditions Critic).

C : Il y a deux ans paraissait « La guerre des Chiffonneurs ». En page de garde on découvrait alors Tome 1 : Planètes Pirates. Ici la page de garde indique Tome 0 : Planètes Pirates. « Sous l'ombre des étoiles » était-il déjà en projet durant l'écriture du tome 1 ?

T.G : Non. Quand j’ai fini La Guerre des Chiffonneurs, je me suis dit que j’allais attaquer aussitôt le tome 2, qui doit s’intituler « Ta gueule, l’univers ! », avec Alsha, la prostituée, comme personnage principal. Sauf que j’ai manqué de motivation, ou de je ne sais quoi au juste, et que je me suis mis à écrire tout autre chose, dans le même univers. Ce tout autre chose, c’est bien entendu Sous l’ombre des étoiles. Après La Guerre des Chiffonneurs, roman 100% action, je me suis rendu compte que j’avais envie de me lancer dans un récit un peu plus calme, avec une ambiance qui serait à l’opposée de La Guerre des Chiffonneurs. Comme on était en plein dans la polémique sur les Roms, les gens du voyage, ça a fait « tilt » dans mon esprit et j’ai imaginé un planet-opera, pour mon cycle Planètes Pirates, qui abordait cette thématique sous un angle particulier : « et si les humains, sans distinction, devenaient les Roms d’une planète qui n’est pas la leur ? ». Comme je ne voulais pas tomber dans le pessimisme bas de gamme, j’ai orienté mon propos et mon idée pour que les communautés que je décris dans le roman soient positives. Et que le dessein global du roman, la rencontre de différentes espèces et leur cœxistence, devienne un enjeu fort, autour de mon personnage principal, un naufragé.


C. : Combien de tomes va représenter « Planètes Pirates » ? Et saurais-tu déjà à peu près sur qui, sur quoi ils seront orientés ?

T.G. : J’ai environ quatre autres tomes en tête. Deux préquelles à Sous l’ombre des étoiles, et deux suites à La Guerre des Chiffonneurs. À ce titre, Sous l’ombre des étoiles, est le récit charnière du cycle. Les deux préquelles traiteront de la chute de la Fédération. Les deux autres séquelles traiteront des conséquences et de la construction d’un nouvel « ordre intergalactique » jusqu’à la conclusion qui met en scène l’arrivée des Tiges dans le nœud du problème.

C. : A l'heure actuelle, « Ta gueule, l’univers ! », toujours en projet d'écriture ? 


T.G. : Toujours en projet. Pour le coup, ce sera effectivement la suite directe de La Guerre des Chiffonneurs, une petite récréation comme l'était le précédent. Pas de prise de tête, de l'aventure, et encore de l'aventure avec, cette fois-ci, Alsha (la prostituée) dans le rôle principal. Le pitch tient sur une feuille OCB : Marcus a disparu, et Alsha part à sa recherche.


C. : Le tome 0 et le tome 1 peuvent se lire indépendamment, est-ce que cela restera toujours le cas pour les autres tomes ?

T.G. : Oui. Le dessein global dessine un ordre précis. En revanche, chaque volume pourra se lire indépendamment. Je n’aime pas les séries qui s’éternisent et obligent le lecteur à acheter le suivant pour raison de cliffhangers articficiels. Je laisse libre le lecteur de choisir le récit du cycle qui lui convient. D’autant que les tonalités vont être très différentes entre chaque roman.


C. : A la lecture de « Sous l'ombre des étoiles », le coté reptilien resurgit par les salamandres, ce qui m'a immanquablement fait penser au Sabre de Sang. Finalement, je me demandais si le monde du Sabre de Sang pouvait rejoindre celui de Planètes pirates, cela resterait cohérent. L'as tu envisagé toi aussi ?

T.G. : C’est une conversation que j’ai eu avec l’auteur jeunesse Danielle Martinigol. On en a pas mal rigolé, et on a même trouvé la solution pour faire se rejoindre mes deux univers. Sauf qu’en fait, je ne le ferai pas. Je n’y vois pas l’intérêt, et je trouverais ça artificiel. Je n’avais pas aimé, déjà, ce côté artificiel chez Asimov, qui avait fini par rattacher tous ses cycles. Je comprends l’idée d’un univers global, et la jouissance que cela peut éventuellement provoquer quand on regarde le tableau dans son intégralité. Mais j’ai encore du temps (j’espère) pour écrire autant de récits que je veux dans mes univers respectifs. Et puis j’ai tendance à aimer varier mes univers. Ce n’est pas pour les faire se rejoindre, du coup, mais pour m’éloigner de certains quand j’en ressens le besoin.


C. : J'ai également lu ta nouvelle « Les tiges » paru dans le destination Univers aux Éditions Griffe d'encre. Cette nouvelle fait également partie de l'univers « Planètes Pirates ». Sans surprise, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui a été récemment primée par le prix Rosny-Ainé. Retrouvera-t-on les hommes-tiges dans un roman ?

T.G. : Oui. Antoine Cinerna (personnage qui est une création de mon pote Sébastien Martin. Rendons à César…) sera le fil rouge. Il devrait réapparaître dans d’autres récits. Tout comme les Tiges et leurs ennemis, les Ailaidarlis. Mais pour décrire cette guerre entre les Tiges et les Ailaidarlis, je préfère m’orienter vers la nouvelle, pour rassembler ensuite le tout en un fix-up. Je pense que cette façon de faire aura plus d’impact en terme de contenu, qu’un roman.

C. : Outre « Planètes Pirates », je sais que tu as d'autres projets en cours, notamment celui-ci « [ré]visions apocalyptiques », une première nouvelle « Ciel bleu d'un hier à jamais »  a paru dans l'anthologie « Rispote Apo » d'ImaJn'ère, ce fut un énorme coup de cœur pour moi. Aurais-tu des révélations à nous faire quant au devenir de ce projet, pour lequel je trépigne d'impatience ?

T.G. : Aucune révélation. J’ai un éditeur intéressé (une grande collection SF, si ce n’est la plus prestigieuse de toutes actuellement), mais je manque de temps pour écrire. J’ai de nombreux fragments d’écrits, mais je ne sais pas encore ce que je garderai ou jetterai. Bref, ça avance très très lentement  je suis extrêmement pointilleux sur ce projet, et je ne crois pas avoir fini avant 2 ans.

C. : A comme Alone et Alone contre Alone vont reparaître dans une version intégrale aux Éditions Critic, j'imagine que tu les a remaniés ? Quel travail cela a t-il représenté pour toi ? Pour moi qui les ai lu aux Éditions Rivière Blanche, que vais-je y trouver en plus ?



T.G. : C’est un travail sur lequel je suis actuellement, donc j’ai encore une vision précaire de ce qu’on pourra y retrouver en bonus. Néanmoins, ce qui est sûr, c’est que le premier tome a subi un brossage stylistique nécessaire, et j’ai ajouté deux ou trois scènes pour équilibrer le récit un peu mieux. Le deuxième volet devrait subir moins de modifications. Dans l’intégrale, on pourra également lire deux nouvelles : L’Ere du Tambalacoque (disponible dans Les Trésors de la Rivière Blanche) et une inédite.


C. : Je crois que tu as d'autres futurs publications, comme un thriller jeunesse peux-tu nous en parler un peu plus ?

T.G. : Je ne vais pas trop m'épancher sur la question, parce que le travail est toujours en cours et qu'il n'est pas encore annoncé par l'éditeur, Rageot. Mais le titre est "Cent Visages", c'est un thriller pour ados. Avec un background légèrement dystopique. ! 


C. : Comme l'a fait précédemment Ophélie Bruneau, je te demanderais de me choisir, ma prochaine lecture (s'entend dans les deux mois à venir ^^) dans ma Pile à lire : ICI (soit pas vache j'ai déjà la soupe aux choux à lire ...) :

T.G. : Et sinon, comme livre, je te choisis... Dominium Mundi de François Baranger ;)





*Vers les étoiles

5 commentaires:

  1. Merci pour cet interview !

    J'aime beaucoup ce début de cycle "Planètes Pirates", et j'ai hâte de voir la suite, surtout que Thomas semble avoir de la suite dans les idées. Je me rends compte que je n'ai pas lu la nouvelle "Les Tiges", mais c'est un peu le problème des nouvelles disséminées dans différents volumes, pas toujours faciles à réunir...
    En tout cas, avec un titre pareil ("Ta gueule, l'univers !"), qu'il m'avait déjà révélé il y a pas mal de temps, difficile de résister à la suite !

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  2. Moi aussi hâte de lire la suite, mais en attendant, il y aura de quoi se sustenter avec la nouvelle édition des Alone,
    Par contre, j'avoue être très impatiente de voir la finalité de son projet « [ré]visions apocalyptiques », «Ciel bleu d'un hiver à jamais» est magnifique !!

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  3. Ah Ta Gueule l'univers, on l'attend celui-là :p
    J'avoue attendre aussi [Ré]visions apocalyptiques (sûrement plus d'ailleurs)

    Sinon, Thomas <3 !!!

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  4. Sympathique interview. ^^

    Rien qu'en prévision de "Ta gueule, l'univers !" (quel titre ! =O), il faut que je me lance dans la découverte de ces Planètes Pirates.
    Mince, je suis complètement superficiel. =|

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