mercredi 15 octobre 2014

Bird Box de Josh Malerman

Editions : Calmann-Lévy
Label : Orbit
Traduit par Sébastien Guillot
Date de parution : 17 septembre 2014
Prix papier 20.90 € / prix numérique : 14.99 €
384 pages 


La plupart des gens n’ont pas voulu y croire. Les incidents se passaient loin, sans témoins. Mais bientôt, la menace s’est rapprochée, a touché les voisins. Ensuite, Internet a cessé de fonctionner. La télévision et la radio se sont tues. Les téléphones ne sonnaient plus. Certains, barricadés derrière leurs portes et leurs fenêtres, espéraient pouvoir y échapper.
Depuis qu’ils sont nés, les enfants de Malorie n’ont jamais vu le ciel. Elle les a élevés seule, à l’abri du danger qui s’est abattu sur le monde. Elle a perdu des proches, a assisté à leur fi n cruelle. On dit qu’un simple coup d’oeil suffi t pour perdre la raison, être pris d’une pulsion meurtrière et retourner sa violence contre soi. Elle sait que bientôt les murs de la maison ne pourront plus protéger son petit garçon et sa petite fi lle. Alors, les yeux bandés, tous trois vont affronter l’extérieur, et entamer un voyage terrifi ant sur le fl euve, tentative désespérée pour rejoindre une colonie de rescapés.
Arriveront-ils à bon port, guidés par leur seule ouïe et leur instinct ?


 Bird Box fait partie des phénomènes littéraires de la rentrée. Et comme je suis une lectrice qui se laisse convaincre par peu de mots : post-apo, tension, mystère. Je me suis lancée également dans cette aventure livresque. Bird Box, c'est déjà et surtout une ambiance. Une mère et ces deux enfants cloisonnés depuis 4 ans dans une maison, on est vraiment pas loin du film « les autres » en terme d'oppression mais aussi de configurations des protagonistes mais aussi une pointe de « Blair Witch » dans le mystère mystérieux qui vous tue. Le livre se lit en alternant passé/présent, ce qui lui donne un rythme indéniable, la lecture est rapide, on en redemande à chaque page dans l'espoir d'avoir le fin mot de l'histoire. De comprendre la situation, de saisir le pourquoi du comment une jeune femme et ses deux enfants de 4 ans se retrouvent les yeux bandés à manœuvrer une barque.

Alors je me dois d'être honnête, je n'ai pas boudé ma lecture mais je n'ai pas ressenti de tension anxiogène. Je crois que la perception du livre tient vraiment au lecteur et non à la qualité de l'intrigue. L'auteur joue sur la peur du noir, de l'inconnue, sur les perceptions et l’interprétation des bruits. Il met en relief  également la paranoïa les un envers les autres, d'une vie en communauté où chacun essaye de trouver sa place, d'apprendre à vivre avec ses peurs avec des personnes inconnues où les suspicions naissent facilement.
Le mystère mystérieux n'a pas eu d'emprise sur moi, j'étais comme beaucoup avide de connaitre la suite, mais je pouvais tranquillement m'endormir sans finir le dit bouquin. En même temps je crois qu'en terme de tension ultime, je n'ai pas trouvé de livre qui atteigne le niveau de l'Enfer Clos de Claude Ecken. Je n'ai d'ailleurs ressenti aucune empathie envers Malorie, qui est un personnage d'une froideur et d'une distance avec ses enfants qui m'a dérangé, je l'ai trouvé antipathique, ce qui à mon niveau, ne m'a pas permis de m’immerger totalement dans le récit. J'avais même tendance à me dire avec mon fond sadique, que l'auteur aurait pu la malmener un peu plus. Après je comprends la construction de ce personnage et donc cette distance instituée par cette maman, mais ça m'a rebuté, en plus d'y voir une similitude indéniable dans la perception des personnages avec la route de Cormac MacCarthy comme le souligne Hervé, du Temps de livre, dans sa chronique, ici.
Certains passages sont vraiment très bien menés, mais je ne peux rien vous révéler sur l'intrigue sans spoiler. La fin est celle qui m'a le plus surprise, qui m'a provoqué un léger moment d'incompréhension, d'ailleurs j'aurais bien aimé que ça finisse tel que je me l'imaginais, mais l'auteur n'aurait sans doute pas osé heurter à ce point son lectorat. 

Bird Box est un roman sous tension pour peu que vous soyez sensible aux peurs qu'il invoque, offrant un background intéressant. Mais je dois déplorer qu'une fois le roman fini, celui-ci ne laisse qu'un goût de trop peu, beaucoup de pages pour peu d’approfondissements, sans vouloir de réponse à tout prix, j'aurais aimé des personnages un peu plus étoffés et pas seulement froid et distant, un peu plus sur le fonctionnement de la survie. Tout est axé sur l’ambiance, si la magie ne prend pas sur vous alors l'ennuie peut vite vous gagner.
Spoiler:
{pour être tout à fait franche j'aurais préféré qu'elle tombe chez des cannibales à la fin}

        ma note : 


L'avis de Dup, Hervé, Cajou, Blackwolf, Lune, Acro, Lelf

8 commentaires:

  1. Je suis totalement d'accord avec toi, les personnages sont relativement sans intérêt (bien que je comprenne la distance de Malorie aux enfants, elle est devenue un peu folle dans sa condition et elle les endurcit d'un côté sans non plus leur donner trop de présence et d'identité au cas où ils ne survivraient pas, je pense).
    Sur moi ça a fonctionné parfaitement parce que le truc qui me fait le plus peur c'est ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne peut pas voir et combattre. Donc je me suis projetée totalement dans le côté anxiogène. Pas pour l'intrigue, qui n'est pas spéciale pour deux rond, mais pour l'ambiance. Clair que si tu n'es pas dedans, le bouquin n'est pas spécialement intéressant ^^

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    1. J'ai une assez bonne perception dans le noir et aucune phobie relative à ça.
      J'ai aussi été forgé dans des excursions nocturnes à Brocéliande. Du coup, ces peurs me passent un peu à coté. L'homme réel me fait plus peur qu'un mystère mystérieux.

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  2. Marrant moi j'ai trouvé les personnages principaux bien rendus, ainsi que "l'histoire d'amour". Par contre niveau tension, Vongozero est au-dessus par exemple, c'est clair.
    Et je ne suis pas du tout d'accord avec l'histoire de La Route, par contre, pour moi il ne lui est pas plus similaire qu'un autre post-apo ;-)

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    1. C'est pas dans la comparaison post-apo c'est dans le traitement distant des personnages des enfants. J'ai pas du être clair désolé.

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    2. Ah ok juste ça ? Je me demande si McCarthy a vraiment été le premier à employer cet artifice. C'est un truc très frappant de ne pas nommer un enfant ! Je comprends pourquoi et ça fait mal !

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  3. Je te rejoins finalement pas mal sur ta chronique, même si j'ai trouvé certains passages bien angoissant dans l'ensemble il m'a paru légèrement bancal. Cela reste un livre divertissant, mais concernant tous les coups de cœur que je vois à droite et à gauche j'ai l'impression qu'ils ont jamais vraiment de livre d'horreur.
    Ah tiens il faut que je le lise L'Enfer Clos.

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  4. A bin un livre que j'ai quand même envie de découvrir, au vu des avis divergents que j'ai lus/entendus.

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  5. J'ai eu un coup de coeur pour ce roman <3
    Cependant, j'avoue que j'aurais voulus que le "présent" soit plus mise en valeur...

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